Les journalistes libres travaillent pour des médias en tant que collaborateur·trice·s externes, avec ou sans un statut d’indépendant·e en matière d’assurances sociales.
En cas de mission confiée par un éditeur, les journalistes libres sont soumis·es à un contrat oral ou écrit. Ce contrat peut prendre la forme d’un CDD, d’un CDI sur appel ou d’un mandat (pour les indépendant·e·s).
Les journalistes libres peuvent être ou ne pas être membre d’un syndicat. Les JLR sont des journalistes libres membres du groupe JLR du syndicat impressum. En 2025, ce groupe comptait plus de 290 membres.
Plusieurs conventions collectives de travail (CCT) garantissent des droits aux journalistes libres.
Chaque CCT détermine le cadre dans lequel les journalistes évoluent. Les droits et les devoirs
diffèrent selon le type de CCT et selon le statut des journalistes. Chaque CCT est ratifiée par un
certain nombre d’éditeurs (journaux, radio, TV, etc.).
L’association impressum a conclu une CCT avec l’association des médias privés romands MÉDIAS SUISSES. Les articles 28 à 35 précisent les droits des JLR. Tout·e JLR est protégé·e par cette CCT, à condition de :
Les montants minima des rémunérations sont actualisés chaque année par impressum.
Accéder à la CCT avec MÉDIAS SUISSES
Voir les Barèmes annuels publiés par impressum
L’association impressum a aussi conclu une CCT avec l’Union romande des radios régionales (RRR). Tout·e JLR qui collabore avec l’un des éditeurs membres de RRR est ainsi protégé·e par cette CCT. Les montants de leurs rémunérations minimales sont actualisés chaque année.
Accéder à la CCT avec la RRR
Voir les Barèmes annuels publiés par impressum
Le syndicat SSM a conclu une CCT avec la SSR. Le syndicat Syndicom est lui en train de
négocier une CCT pour les journalistes en Suisse alémanique.
Voir la section Tarifs pour connaître les détails concernant les charges sociales
Les journalistes libres peuvent bénéficier du statut d’intermittent. Cette possibilité s’inscrit dans l’Ordonnance sur l’assurance–chômage obligatoire et l’indemnité en cas d’insolvabilité (OACI), articles 8 et 12a. Ce statut est accordé aux personnes salariées avec des contrats à période déterminée et des changements d’employeur·euse·s fréquents. Il faut être au bénéfice de l’assurance chômage pour avoir droit à des indemnités. Pour en savoir plus, contactez Action Intermittence.
En Suisse, ce sont les caisses de compensation AVS (Assurance Vieillesse et Survivants) qui attribuent le statut d’indépendant. Il existe une septantaine de caisses AVS. Les caisses de compensation évaluent chaque situation individuellement, en tenant compte notamment de la rémunération perçue, pour déterminer si l’activité exercée est reconnue comme indépendante au sens de l’AVS.
Pour devenir JLR, le ou la journaliste doit devenir membre d’impressum en s’inscrivant avec le statut de « libre ». Pour que cette inscription soit validée, le ou la journaliste doit :
être inscrit·e au registre des professionnel·le·s des médias RP
La profession de journaliste est ouverte et non protégée. Tout le monde peut se proclamer journaliste du jour au lendemain. En revanche, pour obtenir une carte de presse, il est nécessaire d’être inscrit·e au «registre professionnel» (RP).
L’accès au RP est soumis à trois conditions cumulatives:
La demande peut être déposée dès que les conditions d’admission sont remplies.
Les personnes pratiquant le journalisme peuvent s’affilier à impressum avant le délai de 2 ans demandé pour obtenir l’inscription au RP. Cette affiliation permet de bénéficier de la protection de l’association professionnelle, ainsi que d’un encadrement. Le délai d’attente de 2 ans peut être réduit en cas de formation reconnue dans la profession.(>> voir Formation)
Pour devenir journaliste libre, plusieurs formations sont possibles, mais aucune n’est obligatoire. En outre, aucune d’entre elles ne donne un accès automatique au Registre Professionnel (RP).
La plupart des éditeurs font mention de « stage RP ». Celui-ci consiste à pratiquer le métier tout en suivant l’une des formations ci-dessous. La durée du stage requise dépendra de la formation choisie, mais elle est généralement de 2 ans.
Les éditeurs et les journalistes ont développé depuis 1965 le Centre romand de formation des journalistes (CRFJ), à Lausanne, devenu Centre de formation au journalisme et aux médias (CFJM) en 2013. Les journalistes libres peuvent y suivre le cursus, qui se déroule en neuf semaines sur deux ans. L’inscription se fait en tant que « stagiaire libre». Pour être admis·e, les libres doivent travailler pour deux médias au moins, y consacrer 80% de leur activité professionnelle et justifier d’au moins 2000 francs de rémunération mensuelle. La formation est à la charge du «stagiaire libre».
Le CFJM offre aussi une palette de formations continues (conférences, séminaires, etc.). Les journalistes libres membres d’impressum ont droit à des prix préférentiels.
Consacré au journalisme, aux médias et à la communication d’intérêt général, l’Académie du journalisme et des médias (AJM) de l’Université de Neuchâtel offre l’opportunité de suivre un master en journalisme avec cours pratiques. Limitée à 30 étudiant·e·s par année, cette formation académique réduit à un an la durée nécessaire du stage RP pour pouvoir s’inscrire au registre professionnel (RP).
Il existe également des filières universitaires en lien plus largement avec la communication à Fribourg et à Genève. En Suisse alémanique, l’Ecole de journalisme Ringier propose une formation à des postulants choisis sur concours. Elle est en principe ouverte aux libres. Le MAZ, à Lucerne, a aussi une palette de formations liées au journalisme.
Impressum est la plus importante association professionnelle de journalistes du pays (qui inclut tous les professionnel·le·s participant au contenu éditorial des médias). En Suisse romande, impressum est partenaire social des éditeurs membres de MÉDIAS SUISSES, avec qui ils ont signé une Convention collective de travail (CCT). Impressum, dont le secrétariat central est à Fribourg, est organisée en sections cantonales, plus une section pour les photographes et le groupe de travail des JLR. Elle offre notamment une protection juridique, un fonds de solidarité et participe à la formation des journalistes.
Est journaliste libre tout·e professionnel·l·e des médias qui exerce une activité journalistique en tant que collaborateur·trice externe. Il y a parmi les journalistes libres des professionnel·le·s salarié·e·s et des professionnel·le·s avec un statut d’indépendant·e en matière d’assurances sociales. Il est possible d’avoir les deux statuts. Si un salaire est versé, les éditeurs paient la part patronale de l’AVS et de la caisse de pension (sauf exception). S’il s’agit d’un mandat d’indépendant·e, le·la JLR paiera seul·e les charges sociales. Il est tout à fait possible qu’une personne soit considérée comme indépendante pour une activité et salariée pour une autre. Ce sont avant tout les conditions économiques concrètes de l’activité qui font foi. Dans les deux cas, le·la JLR engage ses propres investissements et frais généraux.
Les membres du comité des JLR peuvent vous conseiller, mais iels n’ont pas de mandat sur les questions administratives. Celles-ci sont du ressort de votre section cantonale ou de la section d’intérêt des reporters photographes, ainsi que du secrétariat central d’impressum.
En principe oui, puisque les métiers de journaliste et de photographe de presse ne sont pas protégés en Suisse. En pratique, les principales organisations de journalistes gèrent un registre professionnel (RP), qui certifie l’activité de leurs membres et donne accès à la carte de presse, qui fait office de reconnaissance professionnelle. Une formation universitaire ou en cours d’emploi (au CFJM à Lausanne) fournit par ailleurs une formation générale.
Contrat à durée déterminée. Temps partiel ou plein temps pendant une période fixée à l’avance. Le contrat se termine à la date prévue. Loi applicable: Code des obligations, art. 319 ss, notamment les articles 334 et suivants.
Un·e pigiste peut être salarié·e (contrat de travail à la tâche). Son travail est ponctuel, à la pige (article ou mission) Code des obligations art. 319 ss.
Ce sont les caisses de compensation qui déterminent au cas par cas et en fonction de la rémunération de l’activité, si l’assuré·e exerce une activité indépendante au regard de l’AVS.
Selon la CCT impressum-Médias Suisses, sont considéré·e·s comme tel·le·s les collaborateur·trice·s payé·e·s à l’article (photo ou dessin) ayant gagné au moins Fr. 10’000.- brut par an auprès de la même publication, ainsi que les collaborateur·trice·s payé·e·s selon le temps consacré après 6 mois de collaboration. Le respect de ces conditions ouvre droit au délai de résiliation prévu à l’art. 25 de cette même CCT. Les années en tant que collaborateur·trice régulier· ère comptent comme années d’engagement (art. 28 à 35).